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Mondial | R. Desbonnet : « On pouvait difficilement vouloir mieux pour un premier match »
Après un premier succès maîtrisé face au Qatar (37-19), les Bleus, satisfaits de leur prestation, se veulent rassurant pour la suite de la compétition.
Retrouvez les réactions de Rémi Desbonnet, Guillaume Gille et Thibaud Briet après cette première victoire face au Qatar.
Interrogé sur le déroulement de la rencontre, Rémi Desbonnet s’est montré satisfait : “Oui, très content. C’est une super entrée en matière, on gagne sur un très beau score. Tout le monde a pu participer au match, rentrer dans sa compétition et être performant. On pouvait difficilement vouloir mieux pour un premier match.”
Comme à Strasbourg, les Bleus ont montré une grande rigueur défensive, combinée à une capacité à relancer rapidement. Une stratégie parfaitement exécutée selon le gardien tricolore : “En tout cas, on veut que ce soit une de nos forces : capable de défendre très fort et de se projeter vers l’avant. On l’a très bien réussi ce soir. Ce n’était pas évident de se mettre dans le rythme avec une équipe qui essaie justement de ne pas lancer la rencontre dans un rythme fou. Ils savaient qu’on était très bons là-dedans. On a su très bien le faire.”
Guillaume Gille a insisté sur l’importance de bien débuter la compétition : “C’était important de bien rentrer dans cette compétition, de permettre à chacun de trouver des repères, de se libérer dans cette entame de mondial. Notre sérieux en défense a été la base de la construction de ce match et de cet écart qui nous a permis aussi de courir, d’être efficace sur le grand espace. C’est une belle entame.”
“C’est important qu’en tant que groupe qu’on laisse ce qu’il s’est passé aux Jeux Olympiques derrière nous et de se concentrer sur cette compétition le mondial. L’objectif est clair : devenir meilleur match après match, et ça commençait face au Qatar”, Thibaud Briet
En plus de la victoire, l’un des objectifs de ce premier match était de permettre à tous les joueurs de s’exprimer : “Le but, était de gagner. Et si, en plus, on pouvait permettre à chacun de rentrer dans sa compétition, d’avoir un peu de temps de jeu, de prendre ses marques dans cette salle, c’était tout bénéf’. Aujourd’hui, je crois qu’on a rempli le contrat. Ce n’est qu’un premier pas, mais un bon premier pas. »
Malgré la satisfaction générale, Guillaume Gille a relevé quelques points d’amélioration, notamment une baisse de régime au cours de la seconde période : “Oui, on a raté. Pas seulement sur les ailes, mais aussi à beaucoup d’endroits sur le terrain, dans un laps de temps assez court. Ces échecs consécutifs ont permis au gardien adverse de monter en confiance et nous ont plongés dans un temps faible. Mais cela fait partie des histoires des matchs.”
Concernant Elohim Prandi non-inscrit sur la feuille de match aujourd’hui, le sélectionneur s’est voulu rassurant : « Il avance. Il s’entraîne normalement avec nous, mais il manque encore de repères collectifs pour qu’on puisse avancer. Chaque jour qui passe lui permet de se rapprocher un peu plus du retour sur le terrain.”
À Poreč, A.F
Mondial | Les Bleus démarrent fort face au Qatar
Entrée en matière réussie pour les hommes de Guillaume Gille avec une grosse performance défensive, emmené par un Rémi Desbonnet MVP et un Thibaud Briet chirurgical, victoire 37-19.
Début du Mondial à Poreč, en Croatie, avec un duel entre la France et le Qatar. Pour ce remake de la finale de 2015, Guillaume Gille a décidé de se passer d’Elohim Prandi et Charles Bolzinger, qui assisteront à la rencontre depuis les tribunes.
Pour pallier l’absence d’Elohim Prandi, c’est Thibaud Briet qui débute au poste d’arrière gauche, tandis que Melvyn Richardson prend place de l’autre côté. La rencontre démarre sur les chapeaux de roues avec un premier arrêt de Rémi Desbonnet, suivi – comme souvent – d’une contre-attaque conclue par Benoît Kounkoud. Si le sélectionneur qatari, Vujovic Veselin, a annoncé que ce n’était pas le match le plus important, son équipe, emmenée par Rafael Capote, déjà présent il y a 10 ans, répond présente en ce début de match (2-1, 7’). Le défenseur Karl Konan, déjà auteur de deux contres, se mue en buteur après avoir récupéré la balle, offrant le premier break de la rencontre (5-2, 9’).
Si le Qatar semble déjà décroché au score, son gardien, Anakin Sulijakovic, est bien dans son match (8-4, 15’). La défense et le jeu rapide des Bleus poussent les Qataris à la faute. À dix minutes de la mi-temps, les Français comptent déjà six buts d’avance (12-6, 20’). Malgré quelques échecs au tir, les Bleus, livrent une première mi-temps intéressante et se mettent dans les meilleures dispositions pour la seconde période, à noter les belles performances de Thibaud Briet (7/9), Karl Konan et Rémi Desbonnets (18-10, 30’).
Les Bleus déroulent
Sur la même dynamique que lors du premier acte, les Bleus enchaînent avec des pièges défensifs et un jeu rapide très bien géré (21-12, 36’). La barre des 10 buts d’écart est désormais franchie, permettant d’aborder la fin de la rencontre avec sérénité. Avec la rentrée de l’ex-capitaine Luka Karabatic pour les phases défensives, tous les joueurs de champ ont participé à cette rencontre (23-13, 41’).
À l’aube du dernier quart d’heure, les Bleus dominent largement, à l’image de Luka Karabatic qui s’impose dans la défense qatarie (28-17, 47’). La sélection tricolore déroule en fin de match, n’ayant encaissé que 18 buts à cinq minutes du terme (32-18, 54’). Samir Bellahcene, entré en jeu à la 45’ minute, poursuit sur la bonne lancée de Rémi Desbonnet.
La France signe une belle entrée dans ce Mondial avec une performance sérieuse et maîtrisée (37-19, score final).
À Poreč, A.F
Mondial | Elohim Prandi et Charles Bolzinger pas retenus face au Qatar
Guillaume Gille a dû faire des choix pour réduire son groupe de 18 joueurs à 16 – limite numérique sur une feuille de match – pour l’entrée en lice des tricolores dans le mondial face au Qatar. Le sélectionneur des Bleus a décidé de se passer d’Elohim Prandi, encore trop juste physiquement malgré son retour à la compétition vendredi dernier face au Portugal, lors du Tournoi de France.
L’autre joueur écarté pour ce match est Charles Bolzinger, une décision donnant un premier indice sur la hiérarchie des gardiens dans l’esprit de Guillaume Gille.
À Porec, A.F
Mondial | Les chiffres clés des Bleus avant d’affronter le Qatar
À quelques heures de leur entrée dans le Mondial 2025, l’équipe de France s’apprête à affronter le Qatar à Poreč, en Croatie. Après leur élimination en quarts de finale des Jeux olympiques de Paris, les hommes de Guillaume Gille arrivent avec une soif de revanche et l’ambition de conquérir une septième étoile.
Avec six titres mondiaux au compteur, dont le dernier remporté en 2017, la France reste la nation la plus titrée de l’histoire du handball masculin. Depuis 2015, les Bleus se sont systématiquement hissés dans le dernier carré des Championnats du monde, décrochant trois médailles lors des quatre dernières éditions : l’or en 2017, le bronze en 2019 et l’argent en 2023.
Le remake de la finale 2015 contre le Qatar se déroule dans la Zatica Arena de Poreč, un lieu connu des joueurs français ; c’est dans cette salle que les Bleus avaient entamé l’Euro 2018 avec une victoire mémorable contre la Norvège (32-31). Parmi les joueurs présents lors de cette compétition, cinq figurent encore dans l’effectif actuel : Dika Mem, Nedim Remili, Nicolas Tournat, Romain Lagarde et Luka Karabatic.
Ce match d’ouverture sera également l’occasion pour certains joueurs de franchir des caps symboliques. Melvyn Richardson pourrait célébrer sa 100e sélection en bleu, tandis qu’Elohim Prandi devrait honorer sa 50e cape. Aymeric Minne, auteur de 98 buts en équipe de France, pourrait de son côté dépasser la barre des 100 réalisations.
Le rendez-vous est fixé à 18h, pour une rencontre qui donnera le ton de ce Mondial 2025. Les Bleus, portés par leur palmarès et leur ambition, espèrent briller dès leur entrée en lice.
À Poreč, A.F
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Mondial | À quelle heure et sur quelle chaîne suivre l’entrée en lice des Bleus ?
Après deux victoires à Strasbourg durant le tournoi de France, le grand rendez-vous approche pour l’équipe de France. À partir de demain, les Bleus débuteront leur parcours au championnat du monde, contre le Qatar en Croatie à 18h.
Demain, à 18h, les Bleus feront leur entrée en lice face au Qatar, un adversaire qu’ils ont gagné 4 fois sur les 5 dernières rencontres. Diffusé en direct sur BeIN Sports, ce premier match sera l’occasion de confirmer la dynamique affichée lors de la préparation.
Au programme : une phase de groupes où les Français doivent faire figure de favoris face au Qatar, au Koweït et enfin à l’Autriche. L’objectif, pour les hommes de Guillaume Gille, est clair : faire mieux qu’en 2023, et la médaille d’argent après la finale perdue face au Danemark.
Alors rendez-vous dès demain pour suivre le début du mondial !
À Poreč, A.F
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Revue de presse antimilitariste #6 (début 2025)
les choses ont gagné, c'est leur territoire
JJ Goldman
Passées les gueules de bois rituelles consacrées à fêter la hausse du prix des timbres remettons-nous tranquillement dans les actualités du monde tel qu'il va. Des missiles, des avions, des gros sous, des écoles d'ingenieurs, le monde regorge d'outils toujours plus innovants pour jouer à la guerre. Ce jeu morbide dans lequel les peuples sont toujours perdants et où les Etats sont systématiquement vainqueurs par chaos.
Coup d'éclat à l'Optique Graduate School !
Le vendredi 13 décembre 2024, une ingénieure déchire son diplome en pleine cérémonie. Elle explique son geste par la participation de son école à l'industrie de l'armement mais aussi plus largement par le rôle de la recherche scientifique dans l'armement du monde.
Son billet sur Mediapart est éloquent.
La recherche scientifique sert l'industrie de l'armement : voilà pourquoi je déchire mon diplôme
Cet acte courageux est d'autant plus interessant pour nous parce qu'ici, à Sainté, on a le Pole Optique et Vision qui est directement lié à l'Optique Graduate School.
Un exemple qui illustre parfaitement la dynamique générale.
Un étudiant de l'OGS qui, lui, n'a pas déchiré son diplome est venu faire sa thèse à l'Institut d'Optique de Sainté, au laboratoire Hubert Curien, avec comme financeurs la Direction Generale de l'Armement et Thales Optronics.
Sa thèse :
Conception et réalisation de caméras plénoptiques pour l'apport d'une vision 3D à un imageur infrarouge mono plan focal
On y voit de sympathiques avions militaires de reconnaissance Airbus, Atlantic 2 par exemple, ornés de caméras.
Cet exemple est loin d'être le seul, ces labos regorgent de financements de la part de l'Armée et de boites mortifères !
On s'attend donc à ce que l'appel de cette etudiante « arretons d'être le problème », fasse un gros echo chez les etudiant.es de Sainté et qu'une épidémie de desertion se répande dans les labos et universités stéphanoises. Chouette, on va ouvrir plein de parcelles maraichères ! A commencer pourquoi pas, par l'horrible pelouse d'Eden.
Même si la presse bourgeoise n'en parle pas, l'initiative individuelle de cette étudiante est loin d'être isolée et d'autres, plus collectives essaient de se faire entendre. C'est le cas à Grenoble, où des étudiant.es et personnels écrivent une lettre à la présidence de l'Université Grenoble Alpes pour exiger plus de transparence vis-à-vis des financements industriels et l'arret des collaborations avec des entreprises mortifères, impliquées dans des guerres.
Dans la même veine, il y a aussi l'initiative acadamia « on veut voir les contrats ».
Acadamia milite pour la transparence et pour l'accès aux informations et documents administratifs permettant de comprendre le fonctionnement des secteurs de la culture, de l'enseignement supérieur et de la recherche et des institutions qui les composent.
Et à Sainté ?
Autant de sources d'inspiration pour des mobilisations stéphanoises contre le militarisme, l'armement, les guerres et les génocides.
Quelques rappels :
le Délégué Général de la fondation UJM est un ex-directeur des opérations au sein de l'Etat major des Armées en Afrique et au Liban.
la Cité du Design a accueilli le 26 janvier dernier 140 industriels de l'armement pour une conférence intitulée :« Economie de guerre, base industrielle et technologique de défense et esprit de défense »
le Pole Optique et Vision a été crée par Thales, son laboratoire le laboratoire Hubert Curien est directement impliqué dans des thèses pour Thales, Safran, Airbus, la DGA, le CEA.
L'Ecole des Mines beneficie, via la fondation Mines Telecom, des subsides de gros vendeurs d'armes ou de puces à double usage francais (MBDA, Airbus, Dassault, ST Micro electronics)
La région stéphanoise ne manque pas de marchands de canons (Verney-Carron, Safran, Thales, HEF Groupe, Nexter-KNDS, le Banc National d'Epreuves, Rivolier...)
Que l'on choisisse de déserter ou d'y rester pour lutter, cela fait autant de points d'accroche à la critique antimilitariste.
Une conférence à l'école d'architecture
Pour commencer on note cette conférence, le 9 janvier 2025, à l'Ecole d'architecture de Sainté :
L'Architecture, une arme coloniale en Palestine : conférence de Léopold Lambert reprogrammée suite à la censure
sujet du bac philo proposé par Eddy Mitchell
La Finlande bientot minée
Si Eddy Mitchell aime bien les interdits pour les contourner, la Finlande, elle, décide de les supprimer.
On avait déjà parlé de la Lituanie qui a ré-autorisé l'usage des bombes à sous-munitions. C'est au tour de la Finlande et peut-etre de l'Estonie de faire du retournage de veste au sujet cette fois, des mines antipersonnel. Les personnes de plus de 30 ans se souviennent des images terribles d'enfants estropiés par les mines antipersonnel disséminées dans toute l'Europe de l'Est. Alors que les pays signataires de la convention d'Ottawa s'engageaient à détruire leurs stocks, les nationalistes et cathos finlandais ont lancé une initiative citoyenne pour réclamer le retour de ces engins diaboliques. Au Parlement, seuls deux partis s'opposent à cette initiative, on leur répond, comme d'habitude que leur usage a toujours été « strictement controlé » et qu'elles seront destinées à un usage « purement défensif », ben voyons !
Économie
Le Monde nous apprend que, sans surprise, « l'industrie des armes continue de prospérer sur les crises » :
« Où qu'on tourne son regard, on trouve peu de régions du monde épargnées par une guerre ouverte, un conflit gelé ou des tensions inquiétantes. La production d'armement ne s'en est jamais aussi bien portée depuis la guerre froide. »
En 2023, le chiffre d'affaires des 100 premiers groupes de défense aurait progressé de 4,2 %, nous apprend le journal, pour atteindre 632 milliards de dollars (environ 600 milliards d'euros). Si on compare à 2015, la tendance à la hausse serait de 19 %. Une partie de ces milliards, « difficile à comptabiliser » aurait été (selon un rapport récent de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Sipri) consacrée à « la modernisation des forces nucléaires ».
Mais le marché de l'armement reste concurrentiel, et ce sont encore les États-Unis, ces salauds, qui tirent le mieux leur épingle de ce jeu.
« À elles seules, 41 sociétés établies aux Etats-Unis ont totalisé la moitié de l'activité (317 milliards de dollars). Cinq d'entre elles caracolent en tête du classement avec un total de 194 milliards de dollars : Lockheed Martin, RTX, Northrop Grumman, Boeing et General Dynamics. »
Aye aye aye, « Armement : l'industrie européenne à la traîne du reste du monde », titre donc le Figaro, qui déplore que les ventes des 27 industriels européens de l'armement n'ont progressé que de 0,2 % pendant la même période. C'est une honte, pire, une « quasi-stagnation » !
Et au Monde de détailler :
« Les 27 groupes européens retenus affichent 133 milliards de dollars de chiffre d'affaires[...]. Avec deux poids lourds : le Royaume-Uni (47,7 milliards), tiré par BAE Systems, sixième producteur mondial ; et la France (25,5 milliards) avec ses cinq entreprises (le commissariat à l'énergie atomique, Dassault Aviation, Naval Group, Safran, Thales). […] Suivent l'Italie (15,2 milliards) et l'Allemagne (10,5 milliards) en pleine relance avec les canons, les chars Leopard 2 et les munitions de Rheinmetall. Quant aux « transeuropéens » Airbus, MBDA (missilier) et KNDS (canons, blindés), ils ont produit pour 21 milliards de dollars (− 1,5 %). »
Apparemment, toujours selon Le Monde, « Le recul des Tricolores de 8,5 % par rapport à 2022 tient au fait que cette année-là avait été dopée par la commande de 92 Rafale. » Et maintenant que tous les acheteurs les ont déjà acheté, on ne sait plus à qui vendre. Et merde !
On a du mal à le croire, mais l'industrie française de la mort … flippe de mourir ! C'est en tout cas ce que nous apprend, sur le portail IE (intelligence économique), l'article « L'industrie de la défense au risque du darwinisme économique ». Il retrace une « rencontre informelle » organisée le 18 mai (ça date) par l'Institut Choiseul sur le thème de « La révolution des industries de Défense ». Ce raout réunissant « industriels, chercheurs ou représentants de l'État » a dressé « un panorama peu réjouissant ». À l'horizon 2020-2030, l'industrie de l'armement française rentrerait en crise qui pourrait pour elle s'avérer « mortelle » selon les plus pessimistes. En cause : le décalage entre l'offre (« de plus en plus pléthorique ») et la demande globale (« réduite », puisque les pays émergents auront d'ici là acheté tout ce qu'ils peuvent, rattrapant leur retard en termes d'équipement). Les budgets de la défense risquent de baisser « sans surprise stratégique majeure » (traduction : guerre mondiale ?), à cause de « l'équilibrage » avec les « dépenses en matière sociale » (tu savais qu'être au RSA, c'était lutter contre la guerre ?). Quant à l'offre, le marché sera encore plus concurrentiel qu'aujourd'hui, puisque les pays émergents ne font pas qu'acheter, ils « bâtissent [aussi] des secteurs industriels compétitifs ».
S'ils peuvent sans doute se réjouir d'une perspective de « surprise stratégique majeure » de type escalade des guerres (presque mondiales) en cours, nos experts concluent surtout sur le besoin pour l'État de se doter d'une stratégie digne de ce nom dans le domaine. C'est, disent-ils, plus simple qu'ailleurs dans ce « secteur régalien », même si cela pourrait rentrer « en contradiction avec certaines habitudes. La survie de certains est pourtant à ce prix : être en rupture avec les systèmes de pensée et d'agir actuels ». Voilà, si des industriels font leur beurre sur la vente d'engins de mort, c'est simplement pour leur survie. On n'est pas loin d'un « légitime défense » !
La conclusion de nos experts : « Avoir une stratégie ou mourir »
S'il y a des atermoiements qui réclament plus de moyens et d'attentions gouvernementales, il n'empeche que plusieurs boites s'en sortent manifestement très bien.
Coincidence morbide
Le lundi 25 novembre 2024, le Progres publie un article sur l'entreprise Rivolier intitulé : Gilets, chausures, armes ... Rivolier équipe les forces de l'ordre et l'armée.
L'entreprise de Saint-Just-Saint-Rambert se porte très bien puisqu'elle vient de racheter MD Tech, une petite entreprise d'Andrézieux Bouthéon spécialisée dans le materiel utilisé par la police scientifique. MD Tech rejoint donc la division Sécurité-Défense de Rivolier, qui pèse pour 40% de son chiffre d'affaires.
Le lendemain, un policier municipal de Saint-Étienne tue un homme en pleine rue. L'article de la veille rapellait d'ailleurs que Rivolier revendique 60% du marché des policiers municipaux, dont Saint-Étienne pour qui le dernier appel d'offre dépassait le million d'euros.
Un argument de vente de Rivolier : « pour amateurs de petit et gros gibier ».
Quelques brèves
Ca plane pour Airbus
Le ministère des Armées prévoit de notifier à Airbus, d'ici fin 2024, un contrat de levée de risques pour le programme d'avions de patrouille maritime (Patmar). Ce programme vise à remplacer les 18 Atlantique 2 de la Marine nationale après 2030. Airbus propose une version militarisée de l'A321XLR, l'A321PMA, sélectionnée par le ministère pour ses capacités d'emport supérieures, malgré la concurrence du Falcon 10X de Dassault Aviation. La Marine nationale envisage de commander plus de dix appareils, avec une mise en service de trois exemplaires prévue à l'horizon 2035.
Ca roule pour Michelin
Environ 40 millions d'euros de pneus de la marque française ont été vendus à Moscou depuis la mise en place de l'embargo après l'invasion de l'Ukraine en 2022, selon une analyse du renseignement ukrainien obtenue par Mediapart. Michelin dément tout lien commercial avec la Russie.
Les marchands de canons français s'installent en Ukraine
Le GICAT a inauguré un bureau à Kiev le 11 décembre 2024, renforçant son engagement envers l'Ukraine. Ce bureau facilitera les partenariats franco-ukrainiens, soutiendra les entreprises françaises et contribuera à la reconstruction. Un accord signé avec FEU Defence marque cette collaboration, soutenue par les autorités françaises et ukrainiennes.
Ne laissons pas les choses gagner, ne collaborons pas avec les vendeurs de mort !
Vive la vie ! Vive l'anarchie !