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Manifestation pour une mobilisation commune aux luttes climatique, antifasciste et de soutien à la Palestine

Les événements historiques se succèdent et cela nous terrifie.

Mayotte, Kanaky, violences policières, Gaza, Valencia, violences de genre, licenciements en cascade, Mercosur, déni de démocratie, retour de Trump au pouvoir, etc.

Comment réagir ? Comment résister et lutter ? Nous avons une proposition : nous mobiliser dans les rues de toute l'Europe, en rassemblant des luttes qui, jusqu'à présent, ont été séparées les unes des autres.
Retrouvons nous ce samedi 18 janvier à 14h devant la gare du clapier.

Le retour du fascisme nous met tou.te.s sur le sentier de la guerre civile, nationale, régionale et peut-être mondiale. Ce retour est alimenté par l'absence de réponses des gouvernements aux crises de notre temps - sociale, politique, économique, climatique. Les nouveaux partis d'extrême droite refusent de s'attaquer aux causes réelles de ces crises et les remplacent par les vieilles haines de nos sociétés : la haine contre les personnes de couleur, de langue, d'orientation sexuelle et de religion différentes. Ils disent de haïr quelqu'un d'autre, de détourner le regard de la réalité et n'offrent qu'un retour au passé. Ils nous poussent à la guerre contre nos voisins, contre notre planète et finalement contre nous-mêmes.

Les guerres tuent des milliers de personnes chaque jour dans le monde. Qu'il s'agisse du génocide en Palestine, de l'invasion de l'Ukraine, des conflits au Congo et au Sud-Soudan, tous répondent à l'avidité des élites pour l'accès aux ressources : terre, eau, minéraux, combustibles fossiles ou autres. Tous ces conflits engendrent d'horribles souffrances humaines et des traumatismes sociaux. Tous alimentent et sont alimentés par la montée du fascisme. Tous aggravent les crises climatiques et environnementales. Ces guerres sont le rejet de toute forme de justice, elles recherchent un retour au passé, partagé par l'extrême droite, un passé de colonies et d'empires, effaçant tout ce que nous aurions pu avancer au cours des dernières décennies.

La crise climatique crée une nouvelle planète. Elle la rend plus chaude, plus humide et plus sèche, plus dangereuse et de plus en plus difficile à vivre. Nous n'en sommes qu'au début, et chaque fois que la température augmente, de nouveaux territoires deviennent inhabitables. Les cultures dont nous dépendons sont en danger. L'eau dont nous avons besoin pour boire et nous rafraîchir s'épuise. Les gouvernements et les entreprises réagissent à cette situation en augmentant les prix, ce qui leur permet de réaliser des bénéfices records et d'aggraver le coût de la vie. Pour eux, c'est l'occasion de gagner plus d'argent en profitant de la crise. Pourtant, les émissions qui en sont la cause ne cessent d'augmenter, et elles n'ont jamais été aussi élevées. Il n'y a pas de transition, pas d'économie verte, seulement plus d'argent gagné par les entreprises qui ont créé cette crise.

Il est inutile de fermer les yeux. C'est le monde dans lequel nous vivons et le moment de l'histoire où nous sommes en vie. On ne peut pas arrêter le fascisme sans arrêter la guerre. On ne peut pas arrêter le fascisme sans arrêter le chaos climatique en démantelant l'industrie fossile. Le chaos climatique ne peut être arrêté dans un contexte de fascisme et de guerres. On ne peut pas arrêter les guerres sans arrêter la montée du fascisme et du chaos climatique, qui crée les conditions pour de nouveaux conflits chaque jour. Ces dernières années, nous avons assisté à des manifestations, grandes et petites, radicales et discrètes, sur toutes ces questions. Elles étaient déconnectées les unes des autres, comme si les événements qui se produisaient n'avaient rien à voir les uns avec les autres. Il s'agit de différentes facettes de la même crise.

Nous devons regarder l'avenir avec les yeux ouverts. Les peuples du monde sont au bord de l'effondrement et les élites ne pensent qu'à la manière de faire du profit, de réprimer les gens ordinaires et de déclencher de nouvelles guerres pour étendre leur pouvoir déjà énorme. Elles nous poussent à bout. Nous devons les repousser. Ensemble. Ne restez pas seuls.

C'est le sens de l'appel « The surge » qui verra l'organisation de manifestations dans une dizaine de villes d'Europe le 18 & 19 janvier prochain. Nous pensons qu'il est nécessaire de répondre à cet appel. Le bilan humain à Mayotte nous prouve le prix à payer si nous ne faisons rien. La répression du mouvement pour la Palestine, ou des luttes contre les mégabassines, des Gilets Jaunes, ou contre la réforme des retraites nous prouvent que la classe des plus riches n'est plus disposée à faire le moindre compromis. Il faut donc l'écarter du pouvoir. C'est la condition préalable à toute politique pour améliorer réellement les vies du plus grand nombre.

Pour se faire, il faut coordonner nos luttes au sein de nos pays, mais surtout coordonner les luttes entre les pays. Car si la classe possédante sait briser nos mobilisations dans un seul pays, elle ne sait pas encore comment faire si tous les ports d'Europe, toutes les raffineries, et tous les entrepôts Amazon sont bloqués.

Voilà pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre afin d'enclencher l'émergence d'une mobilisation et d'une coordination de toutes les luttes au niveau européen.

Samedi 18 janvier, retrouvons-nous à 14h devant la gare du Clapier pour lancer la première d'une longue série de clameurs à plusieurs voix contre le fascisme, le chaos climatique et la guerre ! Les yeux ouverts ! Avançons ensemble !
Venez nombreuXes faire entendre et confronter vos idées et montrer que nos voix comptent !

La machine à découdre les fachos

Tous les 2e dimanche du mois sur le 89.5 de Radio Dio et en rediffusion sur radiodio.org, c'est la machine à découdre. On fait des trucs et on rencontre des gens le samedi, on fait du montage le dimanche et, à 19h pile, on vous raconte tout ça.

C'est la teuf a sainté et dans toute la fRance ! Fasciste, tortionnaire de la guerre d'Algérie, antisémite notoire et président émérite du front national, Jean-Marie Le Pen, l'atroce personnage, nous a quitté tardivement à 96 ans.
Parce qu'une occasion comme celle-là ça se présente pas tous les jours, et que malgré la mort du vieux, ses idées demeurent bien vivantes, on vous a concocté une émission spéciale fascisme et antifascisme à Saint-Étienne.
On est allé au weekend antifasciste organisé par le comité antifa de sainté. Plusieurs tables rondes s'y sont déroulées sur ces questions : « lutter à l'échelle locale », « éducation et extrême droite » et « l'extrême droite et les médias, la bataille n'est pas perdue ». On a aussi mangé de la galette des rois à l'église et on s'est baladé-es dans la ville avec deux antifas pour discuter tags de fachos.
On vous raconte tout ça dans une émission plus décousue que jamais. On test un nouveau concept à l'image des feux d'artifices, une explosion de sons désordonnés, attention, accrochez-vous, ça part dans tous les sens.
- - -
Une émission réalisée en janvier 2025, avec :
le comité antifa de Sainté, le collectif antifasciste La Horde, 1 éducateur spécialisé, des militants de l'éducation populaire, une directrice d'amicale laïque, les Brigades de Solidarité de Sainté, le groupe antifasciste l'Offensive-Lille, le maire de la Ricamarie, Félicien Faury, sociologue, auteur du livre « des électeurs ordinaires », Monira Moon, militante antiraciste et syndicaliste, street press,
membre de street press, Acrimed, Lumi et Usul.

Considérations sur la Manufacture d'armes de Saint-Etienne, parfois appelée Cité du design

Ce texte se base, parfois à la limite du plagiat, sur la brochure éditée par Saint-Étienne ville d'art et d'histoire intitulée Manufacture-Cité du design [1] qui regorge d'informations. Cependant, quelques omissions et une absence de perspective critique ont donné l'envie à des antimilitaristes de compléter le travail. Depuis les mouvements ouvriers du début du siècle dernier jusqu'aux récentes malversations et disparitions d'argent, en passant par le conflit de 2004, ce lieu a toujours été l'objet de tensions (un euphémisme lorsqu'il s'agit très concrètement, de fabriquer la guerre) mais aussi de secrets.
Nous réalisons ce premier jet pour saisir l'occasion d'une conférence intitulée L'architecture, une arme coloniale, afin d'introduire, comme par effraction, depuis sa censure par l'Ecole du design, quelques aspects stéphano-stéphanois de la critique des armes. Cette première mouture en appelle d'autres, mieux formulées, plus documentées. Puisque le temps fait son ouvrage d'oubli, ce sont aux luttes d'hier et d'aujourd'hui d'entretenir les mémoires. Gageons que les esprits antimilitaristes s'affûteront contre les grès qui jadis aiguisèrent les baïonnettes.

I Saint-Étienne, Armeville

L'abondance de houille, pour les forges ; de grès, pour les meules ; et de cours d'eau, pour la force motrice, fait très tôt de la ville de Saint-Étienne une ville réputée pour sa fabrication d'armes. On y fabrique d'abord des hallebardes, des épées et des arbalètes au XIVe siècle ; puis en 1669 on recense 50 canonniers et 600 armuriers. Au XVIIe siècle, l'armurerie devient ainsi une des activités essentielles de Saint-Étienne.

En 1764, la royauté envoie M. de Montbéliard, officier supérieur du Corps royal de l'artillerie, pour réorganiser la production des armes de guerre. Il propose aux neuf entrepreneurs stéphanois, jusque là en concurrence, de se réunir en une société à laquelle le roi accorde son monopole. La Manufacture royale est née et équipe l'armée française selon une organisation nouvelle : un entrepreneur unique, des ouvriers immatriculés, une fabrication surveillée par un inspecteur et des contrôleurs. Mais les fabrications de la Manufacture royale restent très dispersées tant qu'il n'y a pas un lieu unique de production.

Cent ans plus tard, en 1864, sur l'ancien champ de manœuvres des troupes, commencent les travaux de la Manufacture Impériale d'Armes. Les artisans armuriers, auparavant dispersés dans Saint-Étienne, laissent la place aux ouvriers spécialisés, la production « se modernise au service de l'innovation ». Derrière ces mots de bureaucrate il faut entendre que la nouvelle organisation industrielle du travail, permet l'augmentation des cadences par la standardisation, le contrôle et la perte d'autonomie des artisans bref, leur prolétarisation.
Une révolution, deux empires, deux républiques et quelques rois sont passés par là mais la dynamique reste la même : il faut fabriquer des armes, et toujours plus ! La première fabrication de ce nouvel établissement sera le fusil Chassepot dont l'État demande une production de plus en plus importante d'autant que les tensions avec la Prusse grandissent. Il faut préparer la prochaine guerre !

Une guerre de perdue, une insurrection écrasée dans le sang, une IIIe République qui naît et, avec, un nouveau fusil, le Lebel, pour la prochaine guerre, que les manuchards vont produire à vitesse grand V, jusqu'à 1550 par jour en 1891 ! C'est que la guerre d'après approche (encore).

II S'il s'agit de défendre

Au début du XXe siècle, le milieu ouvrier était plutôt remuant, et on doit entre autres au redoutable Clemenceau, surnommé le Tigre, d'avoir envoyé à maintes reprises les troupes tirer sur les manifestant.es.
A la veille de la grande boucherie, une grande part du mouvement ouvrier sentait bien qu'elle allait servir de chair à canon [2].

En témoigne par exemple la motion de la CGT du 18 octobre 1912 :

LES TRAVAILLEURS N'ONT PAS DE PATRIE ! Qu'en conséquence, toute guerre n'est qu'un attentat contre la classe ouvrière, qu'elle est un moyen sanglant et terrible de diversion à ses revendications.
Le Congrès déclare qu'en cas de guerre entre puissances, les travailleurs doivent répondre à la déclaration de guerre par une déclaration de grève générale révolutionnaire.

Quelques mois plus tard, la CGT fera volte face et en viendra à appeler à « défendre la patrie contre l'agresseur ». Mais jusque là, qu'ont défendu les armes produites à Saint-Étienne ?

Depuis 1764, la fabrication d'armes a servi :
- aux royaumes et leurs guerres
- à la Compagnie des Indes et à la « traite des Noirs » [3]
- aux empires et leurs guerres
- à défendre, certes mais surtout, à écraser la Commune de Paris
- à réprimer la grande révolte kanak de 1878 (les sources militaires parlent du fameux fusil Chassepot utilisé contre les insurgé.es [4])
- à réprimer les grèves ouvrières
- à la 1re Guerre Mondiale : 18 millions de morts dont la moitié de « civil.es ». (Rappelons que les 9 millions de dénommés « militaires » qui ont péri sont pour la plupart des pays, des conscrits, c'est à dire des civils enrôlés de force par le service militaire. En France, il durait 3 ans à l'époque)

De tous ces usages différents, on constate que ce sont toujours les pauvres qui payent le plus lourd tribut de la fabrication d'armes, que ça soit par la simple exploitation salariale ou parce qu'ils et elles se trouvaient bien souvent du mauvais côté du fusil.

III Fabriquer des armes ou devenir une cible ?

On l'a vu, les armes servent le pouvoir. Durant la 1re guerre mondiale, malgré la propagande et les fréquents passages d'Albert Thomas dans les usines pour haranguer les employé.es [5], de nombreux ouvrier.es avaient compris qu'ils et elles travaillaient à la mort d'autres prolétaires. L'agitation était telle que la police et l'administration militaire surveillaient étroitement les « meneurs », quitte à les renvoyer régulièrement au front [6].
La seconde guerre mondiale, elle, éclaire la Manufacture d'Armes d'une autre manière. En une phrase la brochure éditée par la ville nous rappelle qu'un objet technique contient en lui-même tous ses usages :.

La Manufacture conserve un statut stratégique pendant l'Occupation et travaille pour l'armée allemande.

Lorsqu'on parle d'une telle production d'armes, on imagine l'ampleur du statut stratégique de ces établissements pour l'armée nazie. Comme chacun sait, De Gaulle nous a sauvé.es [7] de l'aigle à la croix gammée, avec l'aide des États-Unis. Cette aide, les stéphanois.es s'en rappellent bien puisque localement, le 26 mai 1944, l'aviation américaine décide de bombarder les sites stratégiques du Sud-Est de la France (principalement les gares et voies ferrées de Nice, Grenoble, Chambery, Lyon, Saint-Étienne). Des 440 tonnes de bombes explosives, incendiaires et surtout amies qui déferlèrent sur Saint-Étienne ce jour-là, on estime que 9 sur 10 n'ont pas atteint leur cible. Ce bombardement fera près de 1000 morts et plus de 20 000 sinistré.es stéphanoises.
De cette catastrophe, nous tirons deux enseignements. Premièrement et comme nous le rappelions plus haut, une bombe, explose en tuant, de manière indiscriminée, et ce qu'elle soit amie ou ennemie. Deuxièmement, avoisiner un établissement au « statut stratégique » n'est pas sans danger, puisque on l'a vu, le stratège peut changer de bord, mais aussi parce que l'on devient soi-même une cible pour la partie d'en face. Se défendre disions-nous ?

IV Desi(g)ndustrialisation

Passée la seconde guerre mondiale, vient le temps de « l'après guerre » c'est à dire celui des guerres coloniales (Indochine, Algérie, Madagascar,…) et de la guerre froide. Après la chute de l'empire soviétique, les commandes d'armes diminuent et le site de la Manufacture est moins « stratégique » [8], il comptera néanmoins parmi ses œuvres le fameux FAMAS (Fusil d'assaut de la manufacture d'armes de Saint-Étienne) qui a équipé les armées françaises de 1979 à 2012. En dehors du FAMAS, la Manufacture va diversifier ses productions (défense chimique et nucléaire, tourelles, équipement de blindés) puis devenir une des entités du GIAT (Groupement des industriels de l'armée de terre) qui fermera en 2001 et laissera la place aux archives de l'armée jusqu'en 2010.
Par la suite, tout ce beau monde déménage vers d'autres horizons laissant la place à la Cité du design, nouvel avatar d'une ville qui n'en a que faire. Il fut tout naturel pour les édiles d'utiliser l'espace laissé par l'industrie de l'armement pour leur nouveau marketing urbain, le design, dont l'origine, selon eux, se trouve à Saint-Étienne. Ce serait même Honoré Blanc, un des dirigeants de la Manufacture royale d'armes qui, au XVIIIe siècle, en mettant en place un nouveau processus de fabrication pour le fusil "Modèle 1777", composé de pièces standardisées et interchangeables pourrait être vu comme le père fondateur du design. Fierté !

V Du kaki derrière la vitrine

Les bureaucrates, au sujet de ce nouvel espace, parleront de « moteur de dynamisme pour le redéploiement économique » ou de « moteur d'une nouvelle urbanité », on se doute bien que l'idée c'est principalement de virer les pauvres et d'essayer d'attirer la fameuse « classe créative ». D'où les efforts en ce moment autour de la Biennale du design 2025 dont l'image, a été quelque peu ternie par les divers scandales de détournement de fonds et de suppression de poste [9]. Il ne faudrait pas non plus, pour la jolie histoire du design que l'on se rende compte que les treillis et leur barda n'ont pas vraiment disparus. On trouve toujours sur le site l'entreprise KNDS (le nouveau nom de Nexter), une des plus grosses boites d'armement française, avec ses deux filiales OptSys et NBCSys. L'entreprise HEF, qui travaille sur les traitement de surface, notamment des avions Rafale, a ses laboratoires rue Salvador Dali. Quant au Pôle universitaire qui jouxte la Cité, le Pôle Optique et Vision, il est tout simplement le « fruit d'une coopération entre l'université Jean Monnet et l'entreprise Thales-Angénieux ». Rapide rappel, Thales est aussi un « fleuron de l'industrie d'armement française », on compte parmi ses clients, l'armée ukrainienne, mais aussi l'armée russe (!) et l'armée israélienne [10]. On n'est pas surpris de retrouver donc, juste à côté, le laboratoire Hubert Curien dont les projets de thèses sont régulièrement financés par la Direction générale de l'armement, Thales, ou d'autres boites mortifères. Enfin, toujours au sein de la Cité du design, le restau-solidaire « La Fabuleuse Cantine » est une création d'un start-upeur qui a eu la bonne idée il y a quelques années d'essayer de vendre des micros à la ville de Saint-Étienne pour qu'elle les installe dans les rues. Un actionnaire de cette boite ? Verney-Carron ! Une entreprise locale qu'on ne présente plus [11], elle est juste de l'autre côté du boulevard Adolphe Thiers.

Cet inventaire est certainement loin d'être exhaustif, il appelle de nouvelles recherches, mais il est suffisant pour affirmer que oui, l'immonde kaki est toujours là. Une preuve supplémentaire : c'est aussi à la Cité du design que le préfet de la Loire et le gouverneur militaire de Lyon ont invité 140 patrons de l'industrie de l'armement, le 26 janvier 2024, pour une conférence intitulée : Économie de guerre : base industrielle et technologique de défense et esprit de défense.

VI Et ailleurs ?

Cette contre-visite de la Manufacture met l'accent sur le potentiel mortifère encore présent sur place. Cependant, il ne doit pas laisser penser que c'est la seule tanière des marchands de canons et leurs sbires. En réalité, on observe qu'ils se promènent et s'installent un peu partout. Quelques pistes :

- la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon-StEtienne-Roanne est directement impliquée dans la création du cluster Eden, lobby d'industriels de l'armement de la région créé pour « chasser en meute à l'export », sur demande de la DGA visant à « mieux connaître sa Base Industrielle et Technique de Défense » [12].
- c'est aussi la CCI qui possède le Banc national d'épreuve, situé à Saint-Étienne, la seule structure en France habilitée à tester des armes légères et les munitions civiles et militaires (jusqu'au calibre militaire OTAN de 25 mm), à assurer leur destruction et à tester les matériaux de protection de tous types (blindages ,...). AMEFO, filiale de Plasan, boite israélienne, y teste ses blindages.
- Thales est présente à Saint-Héand, Safran à Roche-la-Molière, ...
- Rivolier, à Saint-Just-Saint-Rambert, se vante de détenir 60 % du marché des équipements des polices municipales françaises.
- le Délégué Général de la fondation UJM est un ex-directeur des opérations au sein de l'État major des Armées en Afrique et au Liban.
- l'École des Mines bénéficie, via la fondation Mines Telecom, des subsides de gros vendeurs d'armes ou de puces à double usage français (MBDA, Airbus, Dassault, ST Microelectronics)
- et les bidasses de la Maison de l'armée mangent tous les midis au resto U de Tréfilerie, à l'aise Blaise !

Localement, les industriels et les services de l'État organisent la production d'armes, donc les guerres et les massacres. Ne les laissons pas faire leurs profits sur notre dos ! Leurs guerres, nos morts ! A bas toutes les guerres et les marchands de canons !

plan de la manufacture

brochure page par page

brochure version carnet recto-verso bord court


[1] trouvable à l'office du tourisme ou ici

[2] A ce sujet : Guillaume Davranche, Trop jeunes pour mourir, ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914), L'insomniaque&Libertalia.

[5] Ministre « socialiste » de l'Armement pendant la guerre, il est connu pour ses harangues fréquentes en direction du prolétariat, dont celle du Creusot en 1916 par exemple : « La victoire plane là au-dessus de nous, dans la fumée qui remplit cette vallée. C'est sur vous, camarades, que nous comptons pour la saisir. C'est votre tâche de travailler jusqu'à en tomber, jusqu'à la mort. »

[6] On s'intéressera à l'histoire du militant Clovis Andrieu.

[7] L'État célèbre chaque année la date du 8 mai 1945 comme jour de la défaite nazie, mais ne rappelle pas le massacre de Sétif en Algérie, le même jour.

[8] Puisque la France met plutôt le paquet sur la bombe atomique et est occupée à la tester sur ses colonies

[9] A ce sujet, on écoutera ce podcast de l'émission Des mots des sons sans cible, ça vaut le détour !

[10] Pour en savoir plus, consulter le site de l'Observatoire des armements

[11] Elle a inventé et vendu, notamment à la police et à l'armée, les désormais célèbres Flashball.

Revue de presse antimilitariste #6 (début 2025)

Les etres ont cedé, perdu la bagarre,
les choses ont gagné, c'est leur territoire

JJ Goldman

Passées les gueules de bois rituelles consacrées à fêter la hausse du prix des timbres remettons-nous tranquillement dans les actualités du monde tel qu'il va. Des missiles, des avions, des gros sous, des écoles d'ingenieurs, le monde regorge d'outils toujours plus innovants pour jouer à la guerre. Ce jeu morbide dans lequel les peuples sont toujours perdants et où les Etats sont systématiquement vainqueurs par chaos.

Coup d'éclat à l'Optique Graduate School !

Le vendredi 13 décembre 2024, une ingénieure déchire son diplome en pleine cérémonie. Elle explique son geste par la participation de son école à l'industrie de l'armement mais aussi plus largement par le rôle de la recherche scientifique dans l'armement du monde.
Son billet sur Mediapart est éloquent.
La recherche scientifique sert l'industrie de l'armement : voilà pourquoi je déchire mon diplôme

Cet acte courageux est d'autant plus interessant pour nous parce qu'ici, à Sainté, on a le Pole Optique et Vision qui est directement lié à l'Optique Graduate School.
Un exemple qui illustre parfaitement la dynamique générale.
Un étudiant de l'OGS qui, lui, n'a pas déchiré son diplome est venu faire sa thèse à l'Institut d'Optique de Sainté, au laboratoire Hubert Curien, avec comme financeurs la Direction Generale de l'Armement et Thales Optronics.
Sa thèse :

Conception et réalisation de caméras plénoptiques pour l'apport d'une vision 3D à un imageur infrarouge mono plan focal

On y voit de sympathiques avions militaires de reconnaissance Airbus, Atlantic 2 par exemple, ornés de caméras.

Cet exemple est loin d'être le seul, ces labos regorgent de financements de la part de l'Armée et de boites mortifères !

On s'attend donc à ce que l'appel de cette etudiante « arretons d'être le problème », fasse un gros echo chez les etudiant.es de Sainté et qu'une épidémie de desertion se répande dans les labos et universités stéphanoises. Chouette, on va ouvrir plein de parcelles maraichères ! A commencer pourquoi pas, par l'horrible pelouse d'Eden.

Même si la presse bourgeoise n'en parle pas, l'initiative individuelle de cette étudiante est loin d'être isolée et d'autres, plus collectives essaient de se faire entendre. C'est le cas à Grenoble, où des étudiant.es et personnels écrivent une lettre à la présidence de l'Université Grenoble Alpes pour exiger plus de transparence vis-à-vis des financements industriels et l'arret des collaborations avec des entreprises mortifères, impliquées dans des guerres.

Dans la même veine, il y a aussi l'initiative acadamia « on veut voir les contrats ».
Acadamia milite pour la transparence et pour l'accès aux informations et documents administratifs permettant de comprendre le fonctionnement des secteurs de la culture, de l'enseignement supérieur et de la recherche et des institutions qui les composent.

Et à Sainté ?

Autant de sources d'inspiration pour des mobilisations stéphanoises contre le militarisme, l'armement, les guerres et les génocides.
Quelques rappels :
- le Délégué Général de la fondation UJM est un ex-directeur des opérations au sein de l'Etat major des Armées en Afrique et au Liban.
- la Cité du Design a accueilli le 26 janvier dernier 140 industriels de l'armement pour une conférence intitulée :« Economie de guerre, base industrielle et technologique de défense et esprit de défense »
- le Pole Optique et Vision a été crée par Thales, son laboratoire le laboratoire Hubert Curien est directement impliqué dans des thèses pour Thales, Safran, Airbus, la DGA, le CEA.
- L'Ecole des Mines beneficie, via la fondation Mines Telecom, des subsides de gros vendeurs d'armes ou de puces à double usage francais (MBDA, Airbus, Dassault, ST Micro electronics)
- La région stéphanoise ne manque pas de marchands de canons (Verney-Carron, Safran, Thales, HEF Groupe, Nexter-KNDS, le Banc National d'Epreuves, Rivolier...)

Que l'on choisisse de déserter ou d'y rester pour lutter, cela fait autant de points d'accroche à la critique antimilitariste.

Une conférence à l'école d'architecture

Pour commencer on note cette conférence, le 9 janvier 2025, à l'Ecole d'architecture de Sainté :

L'Architecture, une arme coloniale en Palestine : conférence de Léopold Lambert reprogrammée suite à la censure

Les interdits c'est aussi bien que l'anarchie
sujet du bac philo proposé par Eddy Mitchell

La Finlande bientot minée

Si Eddy Mitchell aime bien les interdits pour les contourner, la Finlande, elle, décide de les supprimer.
On avait déjà parlé de la Lituanie qui a ré-autorisé l'usage des bombes à sous-munitions. C'est au tour de la Finlande et peut-etre de l'Estonie de faire du retournage de veste au sujet cette fois, des mines antipersonnel. Les personnes de plus de 30 ans se souviennent des images terribles d'enfants estropiés par les mines antipersonnel disséminées dans toute l'Europe de l'Est. Alors que les pays signataires de la convention d'Ottawa s'engageaient à détruire leurs stocks, les nationalistes et cathos finlandais ont lancé une initiative citoyenne pour réclamer le retour de ces engins diaboliques. Au Parlement, seuls deux partis s'opposent à cette initiative, on leur répond, comme d'habitude que leur usage a toujours été « strictement controlé » et qu'elles seront destinées à un usage « purement défensif », ben voyons !

Économie

Le Monde nous apprend que, sans surprise, « l'industrie des armes continue de prospérer sur les crises » :

« Où qu'on tourne son regard, on trouve peu de régions du monde épargnées par une guerre ouverte, un conflit gelé ou des tensions inquiétantes. La production d'armement ne s'en est jamais aussi bien portée depuis la guerre froide. »

En 2023, le chiffre d'affaires des 100 premiers groupes de défense aurait progressé de 4,2 %, nous apprend le journal, pour atteindre 632 milliards de dollars (environ 600 milliards d'euros). Si on compare à 2015, la tendance à la hausse serait de 19 %. Une partie de ces milliards, « difficile à comptabiliser » aurait été (selon un rapport récent de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, Sipri) consacrée à « la modernisation des forces nucléaires ».

Mais le marché de l'armement reste concurrentiel, et ce sont encore les États-Unis, ces salauds, qui tirent le mieux leur épingle de ce jeu.

« À elles seules, 41 sociétés établies aux Etats-Unis ont totalisé la moitié de l'activité (317 milliards de dollars). Cinq d'entre elles caracolent en tête du classement avec un total de 194 milliards de dollars : Lockheed Martin, RTX, Northrop Grumman, Boeing et General Dynamics. »

Aye aye aye, « Armement : l'industrie européenne à la traîne du reste du monde », titre donc le Figaro, qui déplore que les ventes des 27 industriels européens de l'armement n'ont progressé que de 0,2 % pendant la même période. C'est une honte, pire, une « quasi-stagnation » !

Et au Monde de détailler :

« Les 27 groupes européens retenus affichent 133 milliards de dollars de chiffre d'affaires[...]. Avec deux poids lourds : le Royaume-Uni (47,7 milliards), tiré par BAE Systems, sixième producteur mondial ; et la France (25,5 milliards) avec ses cinq entreprises (le commissariat à l'énergie atomique, Dassault Aviation, Naval Group, Safran, Thales). […] Suivent l'Italie (15,2 milliards) et l'Allemagne (10,5 milliards) en pleine relance avec les canons, les chars Leopard 2 et les munitions de Rheinmetall. Quant aux « transeuropéens » Airbus, MBDA (missilier) et KNDS (canons, blindés), ils ont produit pour 21 milliards de dollars (− 1,5 %). »

Apparemment, toujours selon Le Monde, « Le recul des Tricolores de 8,5 % par rapport à 2022 tient au fait que cette année-là avait été dopée par la commande de 92 Rafale. » Et maintenant que tous les acheteurs les ont déjà acheté, on ne sait plus à qui vendre. Et merde !

On a du mal à le croire, mais l'industrie française de la mort … flippe de mourir ! C'est en tout cas ce que nous apprend, sur le portail IE (intelligence économique), l'article « L'industrie de la défense au risque du darwinisme économique ». Il retrace une « rencontre informelle » organisée le 18 mai (ça date) par l'Institut Choiseul sur le thème de « La révolution des industries de Défense ». Ce raout réunissant « industriels, chercheurs ou représentants de l'État » a dressé « un panorama peu réjouissant ». À l'horizon 2020-2030, l'industrie de l'armement française rentrerait en crise qui pourrait pour elle s'avérer « mortelle » selon les plus pessimistes. En cause : le décalage entre l'offre (« de plus en plus pléthorique ») et la demande globale (« réduite », puisque les pays émergents auront d'ici là acheté tout ce qu'ils peuvent, rattrapant leur retard en termes d'équipement). Les budgets de la défense risquent de baisser « sans surprise stratégique majeure » (traduction : guerre mondiale ?), à cause de « l'équilibrage » avec les « dépenses en matière sociale » (tu savais qu'être au RSA, c'était lutter contre la guerre ?). Quant à l'offre, le marché sera encore plus concurrentiel qu'aujourd'hui, puisque les pays émergents ne font pas qu'acheter, ils « bâtissent [aussi] des secteurs industriels compétitifs ».

S'ils peuvent sans doute se réjouir d'une perspective de « surprise stratégique majeure » de type escalade des guerres (presque mondiales) en cours, nos experts concluent surtout sur le besoin pour l'État de se doter d'une stratégie digne de ce nom dans le domaine. C'est, disent-ils, plus simple qu'ailleurs dans ce « secteur régalien », même si cela pourrait rentrer « en contradiction avec certaines habitudes. La survie de certains est pourtant à ce prix : être en rupture avec les systèmes de pensée et d'agir actuels ». Voilà, si des industriels font leur beurre sur la vente d'engins de mort, c'est simplement pour leur survie. On n'est pas loin d'un « légitime défense » !
La conclusion de nos experts : « Avoir une stratégie ou mourir »

S'il y a des atermoiements qui réclament plus de moyens et d'attentions gouvernementales, il n'empeche que plusieurs boites s'en sortent manifestement très bien.

Coincidence morbide

Le lundi 25 novembre 2024, le Progres publie un article sur l'entreprise Rivolier intitulé : Gilets, chausures, armes ... Rivolier équipe les forces de l'ordre et l'armée.
L'entreprise de Saint-Just-Saint-Rambert se porte très bien puisqu'elle vient de racheter MD Tech, une petite entreprise d'Andrézieux Bouthéon spécialisée dans le materiel utilisé par la police scientifique. MD Tech rejoint donc la division Sécurité-Défense de Rivolier, qui pèse pour 40% de son chiffre d'affaires.

Le lendemain, un policier municipal de Saint-Étienne tue un homme en pleine rue. L'article de la veille rapellait d'ailleurs que Rivolier revendique 60% du marché des policiers municipaux, dont Saint-Étienne pour qui le dernier appel d'offre dépassait le million d'euros.
Un argument de vente de Rivolier : « pour amateurs de petit et gros gibier ».

Quelques brèves

Ca plane pour Airbus

Le ministère des Armées prévoit de notifier à Airbus, d'ici fin 2024, un contrat de levée de risques pour le programme d'avions de patrouille maritime (Patmar). Ce programme vise à remplacer les 18 Atlantique 2 de la Marine nationale après 2030. Airbus propose une version militarisée de l'A321XLR, l'A321PMA, sélectionnée par le ministère pour ses capacités d'emport supérieures, malgré la concurrence du Falcon 10X de Dassault Aviation. La Marine nationale envisage de commander plus de dix appareils, avec une mise en service de trois exemplaires prévue à l'horizon 2035.

Ca roule pour Michelin

Environ 40 millions d'euros de pneus de la marque française ont été vendus à Moscou depuis la mise en place de l'embargo après l'invasion de l'Ukraine en 2022, selon une analyse du renseignement ukrainien obtenue par Mediapart. Michelin dément tout lien commercial avec la Russie.

Les marchands de canons français s'installent en Ukraine

Le GICAT a inauguré un bureau à Kiev le 11 décembre 2024, renforçant son engagement envers l'Ukraine. Ce bureau facilitera les partenariats franco-ukrainiens, soutiendra les entreprises françaises et contribuera à la reconstruction. Un accord signé avec FEU Defence marque cette collaboration, soutenue par les autorités françaises et ukrainiennes.

Ne laissons pas les choses gagner, ne collaborons pas avec les vendeurs de mort !

Vive la vie ! Vive l'anarchie !

Sur tous les fronts : grand week-end antifasciste !

Ensemble, luttons contre l'extrême droite sous toutes ses formes.
Deux jours de tables rondes, rencontres et débats pour s'organiser, comprendre et agir face à la montée du fascisme. Samedi 11 et dimanche 12 janvier à Saint-Étienne.

SAMEDI 11 JANVIER À L'AMICALE DU CRÊT-DE-ROCH DIMANCHE 12 JANVIER AU MÉLIÈS SAINT-FRANÇOIS

Rencontres Antispécistes

Ces moments sont là pour rencontrer d'autres personnes autour de la question du spécisme en sirotant une boisson chaude. C'est l'occasion d'approfondir ensemble des réflexions, de s'auto-former, et aussi de trouver chez les autres de l'enthousiasme pour concevoir des actions militantes.

Que vous soyez de résolu.es militant.es ou des personnes encore
« en questionnement » vous êtes les bienvenu.es.

Toujours dans un esprit intersectionnel ! ! !

Ce rdv est mensuel, tous les deuxièmes vendredi du mois au remue, n'hésitez pas à apporter des livres / revues / références qui vous inspirent ou vous posent question.

L'Architecture, une arme coloniale en Palestine : conférence de Léopold Lambert reprogrammée suite à la censure

La conférence intitulée “L'Architecture, une arme coloniale en Palestine”, initialement prévue à l'ESADSE (École Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne) et annulée par le directeur Éric Jourdan, aura finalement lieu le mardi 9 janvier 2024 à 18h à l'ENSASE (École Nationale Supérieure d'Architecture de Saint-Étienne). Cette reprogrammation est le fruit de la mobilisation des étudiant·es des deux écoles, refusant la censure et affirmant leur volonté de préserver cet espace de réflexion critique à l'intérieur de nos écoles.

Contexte
La direction de l'ESADSE a motivé l'annulation par un prétendu “devoir de réserve”. En réponse, Léopold Lambert a publié une lettre ouverte où il dénonce avec force cette décision :

« Ce “devoir de réserve” était sans doute celui d'un réserviste lorsque, le 26 janvier 2024, vous ouvriez vos murs à des marchands d'armes autour de “l'économie de guerre” – dans l'auditorium même où ma conférence devait avoir lieu. […] Vous vous réclamez d'une neutralité illusoire, mais celle-ci n'est ni plus ni moins la cristallisation de l'ordre dominant. »

— Extrait de la Lettre ouverte au directeur de l'École Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne : votre “devoir de réserve” est une censure.
Lire la lettre complète ici

Mobilisation
Face à cette censure, plusieurs actions de soutien ont vu le jour. Des banderoles dénonçant l'annulation et affirmant la solidarité avec le peuple palestinien ont été accrochées à l'ESADSE et à l'ENSASE, mais elles ont été systématiquement retirées par les directions des deux établissements.
Pendant ce temps, à Sciences Po Saint-Étienne, plusieurs étudiant·es ont été sanctionnés pour leur participation à des blocages en soutien à la Palestine. Une dizaine d'entre eux ont été temporairement exclus, avec interdiction d'accès aux salles de cours et aux services du CROUS.

Une inter-organisation entre les différentes écoles de créations à Saint-Étienne , incluant l'ESADSE, l'ENSASE, la Comédie de Saint-Étienne et le département d'Arts Plastiques de l'Université Jean Monnet, a vu le jour. Cette mobilisation a mené à une grande assemblée générale inter-écoles le 21 octobre 2024, organisée à l'ESADSE avec la participation de collectifs tels que BDS Saint-Étienne, Urgence Palestine et l'UJFP. Cette AG a permis d'exprimer un soutien massif à la cause palestinienne et d'appeler à maintenir la pression à travers des actions plurielles, dans les écoles comme dans la rue.

Conférence
Lors de cette conférence, Léopold Lambert abordera comment l'architecture, loin d'être une discipline neutre, agit comme une arme politique au service des régimes de domination, en particulier dans le contexte du colonialisme de peuplement en Palestine.

Architecte de formation, Léopold Lambert est rédacteur en chef de The Funambulist et auteur de plusieurs ouvrages explorant la violence inhérente de l'architecture.

Parmi ses publications :

  • Weaponized Architecture : The Impossibility of Innocence (2012)
  • La politique du Bulldozer : La ruine palestinienne comme projet israélien (2016)
  • États d'urgence, une histoire spatiale du continuum colonial français (2021)

Lien utiles

Ouvert à tous•tes !
Jeudi 9 janvier 2025 à 18h
ENSASE – 1 rue buisson, 42000 Saint-Étienne
Le lien du live sera communiqué prochainement ici.
Graphisme : @aurore_fritsch

Fascisme, race et capital : ce qu'il faut savoir et attendre de Trump

ÉMISSION À ÉCOUTER ICI !

Par Sylvie Laurent ET Ugo Palheta

Trump a remporté l'élection présidentielle états-unienne et va revenir au pouvoir. Celui qui avait déjà occupé la fonction présidentielle de l'hyper-puissance états-unienne entre 2016 et 2020, et qui - entre beaucoup d'autres choses - avait alors voulu interdire l'immigration issue de pays musulmans ou tirer sur les manifestations antiracistes contre les crimes policiers. Celui qui a cherché à faire annuler sa défaite électorale de 2020, par diverses manoeuvres illégales et en fomentant une émeute. Celui qui, lors de sa campagne particulièrement extrémiste de 2024, a prétendu que l'immigration « empoisonnait le sang de la nation américaine », ou que les immigrés haïtiens mangeaient les animaux domestiques des bons Américains à Springfield. Comment expliquer ce succès ? Qui a voté pour Trump et pourquoi ? Qu'y a-t-il de commun avec sa précédente victoire de 2016 et qu'est-ce qui a changé entretemps ? Comment inscrire Trump et le trumpisme dans l'histoire des États-Unis, aussi bien celle de l'extrémisation du Parti Républicain lors des 15 dernières années que la longue trajectoire du suprémacisme blanc ? Comment caractériser le trumpisme : fascisme ou non ? Qu'attendre de cette nouvelle expérience de pouvoir et quelles résistances pourront ou sauront émerger ? C'est l'ensemble de ces questions, et quelques autres, que nous abordons dans ce nouvel épisode avec l'historienne Sylvie Laurent, spécialiste des États-Unis et de la question raciale. Elle est l'autrice de nombreux ouvrages, en particulier récemment : « Pauvre petit blanc. Le mythe de la dépossession raciale » (Éd. de la Maison des sciences de l'homme, 2020), et « Capital et race. Histoire d'une hydre moderne » (Éd. du Seuil, 2024). Enregistrement : Thomas Guiffard-Colombeau.

Plus d'infos sur la page de l'émission Minuit dans le siècle.

Penser l'articulation entre la lutte contre l'antisémitisme et la lutte contre le colonialisme israélien

Dans un contexte de montée de l'antisémitisme en France, de guerre coloniale à Gaza, et plus récemment de polémique sur le caractère antisémite des violences à Amsterdam en novembre 2024, un épisode qui vise à poser les jalons d'une articulation entre la lutte contre l'antisémitisme et la lutte contre le colonialisme israélien. Une émission de Sortir du capitalisme

UNE ÉMISSION À ÉCOUTER ICI !

L'épisode (1 heure 20 minutes) comporte :

Une présentation du projet de cette émission : penser l'articulation entre montée de l'antisémitisme et violence coloniale en Palestine, d'une part, et entre lutte contre l'antisémitisme et lutte contre le colonialisme israélien, d'autre part [1min47sec]

Une critique des réactions à gauche face à la montée de l'antisémitisme dans un contexte de guerre coloniale à Gaza : d'un côté, celles et ceux qui se focalisent sur l'instrumentalisation croissante par les Etats occidentaux et Israël de cette montée de l'antisémitisme pour justifier les crimes du colonialisme israélien et la répression du mouvement pro-palestinien, au prix d'une minimisation ou d'une négation de la montée de l'antisémitisme en France ; d'un autre côté, celles et ceux qui vont se focaliser sur la montée de l'antisémitisme, mais en niant ou minimisant au passage le caractère intrinsèquement colonial de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat refuge des Juifs face à l'antisémitisme mondial, participant ainsi malgré elles et eux à l'agenda idéologique dominant qui fait de l'Etat d'Israël un Etat qui n'est pas intrinsèquement colonial et du mouvement pro-palestinien ou antisioniste un mouvement tendanciellement antisémite [3min25sec]

Une présentation des questions auxquels nous répondons dans cette émission : Comment expliquer la montée de l'antisémitisme à chaque épisode sanglant du colonialisme israélien ? Comment expliquer la dimension antisémite d'une partie des critiques de l'Etat d'Israël ? Peut-on lutter simultanément contre l'antisémitisme et contre les crimes du colonialisme israélien, et si oui, comment ? [8min23sec]

Une critique des impasses des polémiques à gauche sur l'antisémitisme depuis le 7 octobre [14min23sec]

Thèse n°1 : la montée de l'antisémitisme concomitante aux crimes coloniaux israéliens ne peut s'expliquer que par l'existence au préalable d'un antisémitisme plus ou moins fort dans la population [15min58sec]

Thèse n°2 : l'antisémitisme est la personnalisation racialisante non seulement du capital financier et mondialisé [Stoff], mais aussi du colonialisme « sioniste » et de l'impérialisme « américano-sioniste », consistant à incarner le colonialisme israélien dans un groupe racialisé, les Juifs du monde entier [21min40sec]

Thèse n°3 : un des moteurs du ressentiment antisémite en France est la racialisation « bienveillante » (comme on parle de « sexisme bienveillant ») des juifs de France comme « minorité modèle » qui serait bien intégrée, laïque et travailleuse, et a contrario des « minorités repoussoirs », notamment les populations musulmanes et romani [23min]

Thèse n°4 : cette racialisation « bienveillante » n'exclue pas une poursuite de la racialisation péjorative des Juifs comme communautaristes ou réactionnaires, à l'extrême-droite comme parfois à gauche [27min36sec]

Thèse n°5 : l'antisémitisme actuel en France est une combinaison du complotisme antisémite assimilant les Juifs à un pouvoir mondial et du ressentiment à l'égard des Juifs de France comme « minorité modèle » associée à Israël et qui serait « favorisée » par l'Etat, notamment en termes de politique mémorielle – d'où un négationnisme de la Shoah – et d'alignement géopolitique avec l'Etat d'Israël [29min20sec]

Thèse n°6 : l'antisémitisme actuel est notamment un produit du discours des Etats occidentaux identifiant leurs communautés juives nationales à Israël, favorisant l'équation antisémite entre Juifs et crimes coloniaux israéliens [29min58sec]

Un retour sur l'antisémitisme de Soral et Dieudonné [34min09sec]

Thèse n°7 : l'essouflement des luttes pro-palestiennes dans les années 2000 a été un terreau favorable à une appropriation croissante de « l'antisionisme » par des antisémites d'extrême-droite comme Dieudonné et Soral, même s'il y a toujours eu une frange antisémite se réclamant de l'antisionisme [37min14sec]

Thèse n°8 : il y a une urgence morale, politique et stratégique à faire plus de formations contre l'antisémitisme dans les mouvements pro-palestiniens et contre le colonialisme israélien dans les mouvements de lutte contre l'antisémitisme, et ce en articulant les deux problématiques sans les rabattre l'une sur l'autre, de manière à lutter contre les impasses de chaque mouvement et contre leur suspicion respectivement à l'égard de la lutte contre l'antisémitisme et à l'égard de la lutte pro-palestinienne [42min56sec]

Thèse n°9 : lutter contre l'antisémitisme implique de ne pas exceptionnaliser « négativement » l'Etat d'Israël comme Etat super-impérialiste tout-puissant et maléfique, ni de l'exceptionnaliser « positivement » comme Etat refuge intrinsèquement émancipateur, mais d'en faire un Etat colonial de peuplement parmi d'autres, avec ses spécificités mais aussi ses caractéristiques communes avec d'autres colonisations de peuplement [52min02sec]

Thèse n°10 : il faut arrêter de séparer la lutte contre l'antisémitisme de la lutte antiraciste, et réciproquement, il faut combattre la montée réelle de l'antisémitisme y compris dans nos rangs [57min23sec]

Thèse n°11 : on ne pourra rallier le mouvement pro-palestinien à la lutte radicale contre l'antisémitisme qu'en étant radicalement anticolonialistes, et on ne pourra réconcilier une partie des Juifs de France avec la gauche qu'en étant radicalement contre l'antisémitisme [1h20sec]

Thèse n°12 : il y a de l'antisémitisme à gauche, et même de gauche lorsqu'il se cache derrière un discours anticolonialiste de gauche, et il faut le combattre en tant que tel [1h08min51sec]

Thèse n°13 : au-delà de savoir si Mélenchon est antisémite, il est clair que certains de ses discours peuvent nourrir un imaginaire antisémite, une interprétation antisémite du monde, et c'est une faute morale et politique grave [1h12min50sec]

Une discussion sur l'articulation entre populisme et antisémitisme [1h13min46sec]

Une conclusion sur l'articulation entre lutte contre l'antisémitisme et lutte contre le colonialisme israélien [1h20min45sec]

Des liens et des infos complémentaires sur la page de Sortir du capitalisme

Regarde... Single Track - 1985

Kronchtadt Tapes 1982/1988 St Étienne

Les petits fafs de nos campagnes
N'ont rien des skins de Grande Bretagne
Pourtant ils existent eux aussi
Autours de toi dans ton pays
Les CRS et les milices
Sont pleins des mêmes gens qui sévissent
Sous prétexte d'ordre et de paix
Dans les pays du monde entier

Regarde autours de toi

Qui ose parler de famine
Dans ces pays qu'on extermine
Ne sont-ce pas nos bons français
Nourris par accords financier
Qui vendent tant d'armes à l'étranger
Quel but au Tchad à notre armée
Qui fait toujours ses 12 mois
Qui veut déserter toi et moi

Regarde autours de toi

Qui met son beur dans les clapiers
Qui investi dans les drogués
Qui jouit de l'insécurité
Qui prend en charge un ouvrier
Regarde un peu dans quoi tu marches
Derrière une image on te cache
C'que tu ne peux imaginer
C'que tu ne peux voir dans ta journée

A 12 mois prêt... méchamment d'actualité 30 ans plus tard...
Produit par Kronchtadt Tapes, label stéphanois de 1982 à 1988

- Kronchtadt Tapes - Les publications
- Kronchtadt Tapes - NYARk nyarK - Punk et Rock alternatif Français 76/89

Et pour le plaisir...

Numérisation des services publics : Stop à la déshumanisation !

Lors de deux tables successives, nous réunissons des universitaires, des responsables de diverses associations pour débattre des problèmes provoqués par la numérisation programmée de la totalité des services publics à l'horizon 2030 dans toute l'Europe :
- pour l'accès aux droits
- contre le déploiement d'algorithmes qui décident de l'attribution de ces droits
- pour élaborer des droits nouveaux qui protègent les usagers, dont un droit d'accès non-numérique aux services essentiels (par le rétablissement de guichets, d'accueil téléphonique sans robot conversationnel…).

Accès à prix libre, salle des spectacles, CCVA, 234 Cours Émile-Zola à Villeurbanne.

COMMUNIQUÉ

Numérisation des services publics : pour défendre l'accès aux droits et combattre les inégalités

La numérisation des services publics, en particulier des organismes sociaux, et ses conséquences sur les populations vulnérables, seront au cœur de la journée de rencontres et débats coorganisée le samedi 18 janvier 2025 par La Quadrature du Net, le collectif Changer de Cap et Halte au Contrôle numérique, avec le soutien de la Ville de Villeurbanne. Cet événement public se déroulera de 14 heures à 20h30 au CCVA (Centre culturel et de la vie associative), 234 cours Émile-Zola, Villeurbanne (Rhône).

Deux tables-rondes rythmeront cet après-midi auquel participeront des membres de différentes associations, locales, nationales ou européennes, ainsi que des scientifiques.

A 14h30 - Interroger la dématérialisation et ses conséquences sur l'accès aux droits, combattre la gestion algorithmique dans les services publics

Cette première table ronde a pour objectif de constater les dégâts provoqués par une dématérialisation à marche forcée. Il s'agira d'interroger les inégalités d'accès aux droits provoquées par cette automatisation, notamment dans les zones rurales et les quartiers populaires. Il s'agira aussi de débattre des risques liés aux prochaines évolutions notamment l'introduction de l'intelligence artificielle dans la relation aux usagers et dans la prise de décision les concernant.

En octobre 2024, 15 organisations, dont Changer de Cap et La Quadrature du Net, ont déposé un recours en Conseil d'État contre l'algorithme de notation de la CNAF (Caisse nationale d'allocations familiales), qui cible les plus précaires. Un deuxième temps sera donc consacré à la lutte contre le vaste système de surveillance sociale et de chasse aux pauvres qui s'est mis en place.

Cette situation n'est pas propre à la France, puisque des contestations contre des algorithmes déployés dans le domaine social sont engagées dans plusieurs pays européens.

Avec la participation de Clara Deville, sociologue et auteure de « L'État social à distance », Jaoued Doudouh, président du syndicat des quartiers populaires Pas Sans Nous 38, Imogen Richmond-Bishop, chercheuse à Amnesty International ainsi que des intervenants de La Quadrature du Net et du collectif Changer de Cap.

A 17h30 - Adapter le numérique à l'humain et non l'inverse : perspectives pour l'exercice de ses droits sans passer obligatoirement par le numérique

La deuxième rencontre s'appuiera sur diverses expériences citoyennes : celle de l'action collective belge « L'humain d'abord » qui, depuis trois ans, mène une campagne pour contester l'imposition du numérique dans l'accueil de tous les services essentiels ; le travail collectif mené à Saint Etienne pour définir un statut d'objecteur/trice du numérique. Mais aussi l'initiative de la Ville de Villeurbanne qui garantit un droit au non-numérique dans l'accès au service public municipal.

Comment l'accès aux droits prime sur le technosolutionnisme, source d'économies supposées pour les pouvoirs publics ? Comment construire et ne pas subir, faire respecter ses droits humains face à cette numérisation imposée ?

Des solutions existent, qui passent par des pistes politiques aux niveau local, national ou européen, et par la mobilisation des citoyens/citoyennes, par exemple à travers la campagne européenne « Pour un accès aux services essentiels sans passer nécessairement par le numérique ».

Avec la participation de Daniel Flinker, de Lire et écrire Bruxelles et stratège de la campagne belge L'Humain d'abord, Gaëtan Constant, adjoint au maire de Villeurbanne en charge de la qualité du service public et de la lutte contre la fracture numérique, Chloé Berthélémy, du réseau européen EDRi pour la protection des droits humains et des libertés à l'ère numérique, et un intervenant du collectif stéphanois Halte au Contrôle numérique.

Ce rendez-vous est ouvert à toutes et tous, en particulier aux personnes qui souffrent de la déshumanisation des services publics.

La rencontre est organisée à prix libre et conscient, avec réservation préalable recommandée via HelloAsso (par le collectif Changer de cap)

Repas de fin d'année de Urgence Palestine

REPAS DE FIN D'ANNÉE - À LA TABLÉE
Repas de soutien à la cause palestinienne.

Samedi 28 décembre 2024, à partir de 19h30 !
Adresse : 15 Rue Robert, 42000 Saint-Étienne

Nous vous proposons de venir passer un moment chaleureux avec nous avant la nouvelle année ! Dans un esprit de solidarité, venez découvrir un menu préparé par les militant.e.s d'Urgence Palestine !

Pensez à réserver votre place en nous contactant par mail !
urgencepalestinesaintetienne@gmail.com

Les bénéfices seront reversés au Projet Résilience Gaza , Le mouvement de jeunesse des comités populaires à Deir al Balah, partenaire d'Urgence Palestine organise la résilience face au génocide. Ce mouvement prépare des repas complets pour les réfugié·es des camps.
Avec 50€ donnés à leur cagnotte, c'est 20 familles qui sont nourries pour une journée.

Le menu proposé sera vegan, halal (sans alcool) et à prix libre !

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