Certaines images de Gazaouï.e.s publiées sur les réseaux depuis le cessez-le-feu ont été récemment instrumentalisées par des comptes pro-israéliens afin de pointer un "génocide imaginaire". Frôlant souvent le complotisme, ces publications s’inscrivent dans une réthorique visant à minimiser les massacres à Gaza, et plus largement la souffrance des Palestiniens. Analyse d’une pratique qui n’est pas nouvelle.
La difficulté ne paraissait pas insurmontable : rappeler avec quelques chiffres qu'il n'y a pas de "submersion" migratoire en France. "Le Monde", "Libération", "Mediapart" ou encore l'AFP ont réussi à le faire en citant l'INSEE ou l'OCDE. En revanche, ce qui relève du fact-checking dans la presse est devenu impensable sur CNews et BFMTV. Au lendemain de la sortie de François Bayrou validant l'idée d'une "submersion" migratoire, ces deux chaînes d'info ont sombré dans la surenchère tout au long de la journée du 28 janvier en confirmant plus ou moins ce début d'invasion. Dans ce délire anti-immigrés, CNews a évidemment une bonne longueur d'avance sur BFMTV, mais les journalistes et les éditorialistes de la chaîne de Rodolphe Saadé apprennent vite. Récit d'une journée en enfer.
Sarah Knafo a été largement sollicitée par les médias pour évoquer la cérémonie d'investiture de Donald Trump. En tant que rare invitée française, elle a enchaîné les interviews à distance, voire des duplex depuis Washington. L'occasion pour l'eurodéputée d'extrême droite de placer ses éléments de langage, qu'elle a répétés douze, quinze voire... cinquante fois, bien aidée par les questions répétitives et inoffensives des journalistes.
Un extrait vidéo tiré du média décolonial "Paroles d’Honneur", dans laquelle La France Insoumise est décrite comme "le parti des Arabes”, a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Celui-ci a été repris et dévoyé par plusieurs médias d’extrême droite comme la preuve de son communautarisme et de son clientélisme à l’égard des populations racisées. La séquence s’inscrit, en réalité, dans un raisonnement qui traite de la dignité des classes populaires et plaide pour l’unité des "bourgs et des tours".
Depuis une semaine, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche critique, sur son compte Instagram, une émission de notre filiale "Hors-Série", consacrée au film de Bernardo Bertolucci, "Le Dernier Tango à Paris". "Arrêt sur images" a été mentionné à plusieurs reprises dans cette polémique. L'occasion de repréciser ici les liens exacts qui nous unissent à "Hors-Série".
Un sondage a fait le tour de la presse, à l'occasion des commémorations des attentats de janvier 2015. Sa conclusion principale : la population est plus tolérante envers la liberté de caricaturer qu'auparavant. Mais tous les médias n'ont pas choisi de mettre ce résultat en avant. Certains ont plutôt relayé l'idée que certaines communautés - les jeunes, les musulman·es et les électeurs·rices de LFI - toléraient particulièrement mal les caricatures de "Charlie Hebdo". Des données dont le sens a été exagéré voire détourné.
Pour les 10 ans des attentats qui ont décimé la rédaction de "Charlie Hebdo", un grande nombre de médias se sont mis en quête de "l’esprit Charlie", sans forcément chercher à le définir. Une quête à laquelle s'est ajouté une injonction à "être Charlie". Malheur aux réfractaires qui d'une façon ou d'une autre ne remplissent pas le contrat.
Était-ce si difficile de nommer correctement les choses ? À la mort de Jean-Marie Le Pen, dans la presse comme sur les chaînes d'info, son racisme, son antisémitisme, sa xénophobie, son négationnisme sont devenus des "dérapages verbaux", voire des "polémiques clivantes". Bilan (très) mitigé de cette relativisation médiatique au jour de la mort de cette figure de l'extrême droite.
Y aura-t-il un référendum en 2025 ? Depuis les voeux du président, qui a promis que les Français "trancheraient" cette année (sans jamais prononcer le mot "référendum"), les médias jouent aux voyants, préférant la boule de cristal à l'information. Tour d'horizon.